Neige artificielle
Évaluation des risques sanitaires liés à l’utilisation d’adjuvants pour la fabrication de neige de culture
L’enneigement artificiel est une stratégie adoptée depuis de nombreuses années pour faire face au phénomène d’augmentation des températures nocturnes en hiver et à la diminution régulière des précipitations. La fabrication de neige de culture est une pratique actuellement non réglementée qui nécessite l’utilisation d’adjuvants. Dans ce contexte, l’Agence a évalué la sécurité d’utilisation d’un de ces adjuvants, le Snomax®. Considérant la possibilité d’un risque pour les professionnels de la neige de culture l’Agence a fait des recommandations en termes de précaution d’usage et de surveillance de ces travailleurs ainsi que des recommandations plus générales vis-à-vis des eaux à utiliser pour la production de neige de culture.
L’enneigement artificiel est une stratégie adoptée depuis de nombreuses années par les gestionnaires de stations de ski pour faire face, notamment dans les Alpes, au phénomène d’augmentation des températures nocturnes en hiver et à la diminution régulière des précipitations et ses conséquences en termes d’enneigement.
L’utilisation d’adjuvants pour la fabrication de neige de culture est une technologie employée par les exploitants de stations de ski afin d’assurer un enneigement suffisant du domaine skiable en conditions météorologiques défavorables pour l’enneigement naturel. Cette pratique n’est pas réglementée.
L’additif Snomax® a été utilisé en France entre 1992 et 2005 pour la fabrication de neige de culture par 23 des quelques 300 stations de ski françaises. Considérant qu’il s’agit d’un produit de nature biologique contenant des bactéries inactivées Pseudomonas syringae, souche 31a, et pour lequel les impacts sanitaires de son utilisation ne sont pas connus, il a été demandé à l’Agence de réaliser :
- un bilan sur le statut réglementaire international du produit Snomax® ;
- une revue scientifique des études disponibles sur les risques sanitaires liés à son utilisation ;
- une évaluation globale du risque sanitaire du produit Snomax® vis-à-vis des usagers des pistes et des professionnels, et notamment de la population sensible que représentent les enfants.
L’évaluation de l’Anses
L’évaluation qualitative du risque sanitaire lié à l’utilisation du Snomax® conclut, selon les scénarii d’exposition et les populations concernées à un niveau de risque :
- « nul à négligeable », voire « négligeable » pour la majorité des populations concernées, à l’exception des professionnels nivoculteurs, qui n’appelle donc pas de recommandation particulière ;
- « négligeable à faible » pour la population professionnelle des nivoculteurs, qui appelle donc des recommandations en termes de précaution d’usage et de surveillance.
L’Agence souhaite ainsi attirer l’attention des gestionnaires de stations de ski sur :
- la nécessité de surveiller la qualité microbiologique des eaux utilisées pour la fabrication de neige de culture, une eau de mauvaise qualité microbiologique pouvant en effet représenter un risque sanitaire pour les usagers des pistes et les populations professionnelles, eu égard aux voies d’exposition identifiées à la neige de culture. L’Agence souligne à ce titre l’intérêt que pourrait présenter une campagne d’analyses de la qualité des eaux utilisées ;
- l’utilisation d’autres additifs que le Snomax®, notamment pour l’entretien du manteau neigeux, qui est susceptible, dans certaines conditions, de dégrader la qualité des sols et de la ressource en eau, via l’eau de fonte des neiges. Les captages utilisés pour l’approvisionnement en eau potable, notamment en raison de leur proximité immédiate des pistes, paraissent être particulièrement vulnérables aux risques éventuels liés à ces additifs ainsi qu’à la qualité microbiologique de l’eau utilisée pour l’enneigement artificiel.
Par ailleurs, l’évaluation des risques liés à l’utilisation du Snomax® pour l’environnement a fait l’objet d’une expertise de l’Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement (Cemagref), devenu Institut National de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea).